AERODRAMUS FUCIPHAGUS

 Dite

 HIRONDELLE à PLUME d’OR

(SALANGANE pour les Vietnamiens)

Descriptif de l’animal sélectionné:

Aerodramus fuciphagus «hirondelle» ou «SALANGANE»  est un oiseau brun pâle, plus clair sur le dessous, au bec et pattes généralement noirs, mesurant 12 cm de long et 25 cm d’envergure.

Ces  hirondelles nidifient essentiellement dans des zones type cavernicole plutôt humides et plus fraîches, elles recherchent l’obscurité et la tranquillité.

Cette population d’hirondelles ne craint pas la proximité humaine, nichant volontiers dans les maisons, marchés, pagodes, écoles et on les retrouve aussi dans certaines grottes et cavernes.

La salangane est un oiseau d'Asie et d'Océanie, dont on consomme les nids faits de gélose.

La salangane bâtit son nid à partir du dernier mois de l'an lunaire jusqu'au 5e mois. Elle construit son nid à l’approche de la fête du Têt. Il lui faut 22 jours pour le terminer. La nidification dure 3 à 4 mois ce qui n’autorise que 2 récoltes dans l’année si l’on veut respecter le cycle de reproduction des hirondelles.

Chaque nid d'hirondelle pèse entre 7 et 15 g. La première récolte se fait entre le second et troisième mois lunaire. Pour l'oiseau, c'est un nouveau logement à reconstruire, une 2e version qui sera plus petite et fine et dont la qualité sera inférieure à l'original.

Dans certains pays du Sud-est asiatique, la salangane est plus proche des hommes. Plus petite et au plumage plus foncé, elle aime à construire son nid dans la demeure des humains.

Au Vietnam, la société DA YEN s’est spécialisée dans l’élevage des «SALANGANES».

Les touristes peuvent découvrir les nids d’hirondelles situés sur les versants escarpés des montagnes, des îles de Nha Trang. Ce nouveau service est le monopole de la compagnie «YEN SAO»; les nids nichés sur les falaises escarpées attirent les touristes, surtout ceux qui aiment l’aventure et la nouveauté.

La salangane est plutôt tatillonne dans ses choix. Il lui faut une vieille demeure, espacée, humide, sombre et où elle puisse s'accrocher aux murs ou aux poutres.

Souvent, l'éleveur use de stratagèmes pour attirer l'oiseau. Une cassette reproduisant le cri de l'animal est aussi efficace.

Enfin, il faut prendre en compte l'environnement extérieur. Là, il est conseillé de choisir une place près d'un lac ou d'un marécage, avec une végétation abondante et regorgeant d'insectes.

Pour cela, elle a établi un cahier des charges très précis, respectant la prise en compte des modes de vie des hirondelles. En reconstituant les conditions de vie, elle a créé des maisons uniquement réservées aux hirondelles, intégrant des bassins d’eau, des systèmes de ventilation et des structures de nidification spécifiques aux hirondelles.

C’est dans 9 maisons construites et réparties à travers le sud Vietnam que se fait l’extraction des nids.

Donc contrairement à beaucoup de ses confrères, la société Da Yen a remarqué que plus les colonies d’hirondelles étaient entourées de soins, plus les hirondelles développaient des colonies familiales au sein des maisons.

L’hygiène ( ramassage quotidien du guano, piscine intérieure réoxygénée) permet d’offrir aux hirondelles une structure en adéquation avec leurs besoins naturels. La société Da Yen a aussi constaté que ces efforts  et la mise en place de processus de qualité ont permis un très fort développement des populations d’hirondelles, augmentant les nidifications sans traumatisme pour les hirondelles.

La société Da Yen s’interdit d’interférer dans le processus de nidification; elle attend que les deux oeufs soient éclos, que les petits soient partis du nid pour effectuer le ramassage.

Elle a constaté que le respect de ces processus ramenait les parents à reconstruire leur nid sur la même zone que précédemment et que les enfants venaient à leur tour nidifier à côté de leurs parents.

Ainsi certains étages sont de vraies colonies familiales. Le respect du mode de vie des hirondelles devient un élément d’expansion naturel et rapide.

Il existe des pays d'Asie où la récolte des nids d'hirondelles est interdite, car ces oiseaux insectivores limitent la propagation de maladies transmises par les moustiques.

Ce que consomment les Asiatiques du Sud Est et les Chinois (même de la diaspora) est le mucus mucilagineux  produit par ces oiseaux pour construire et consolider leur nid.

De plus, pour la plupart des salanganes, le nid n'est que partiellement comestible (il faut notamment retirer les plumes), ce qui en renchérit le coût. On extrait en effet uniquement le mucus séché dans la plupart des cas et toutes les salanganes ne produisent pas la même quantité de mucus.

Le Vietnam récolte chaque année près de 3 tonnes de nids d'hirondelles. Avec ses 2 tonnes à elle toute seule, la société DA YEN représente une part non négligeable du marché.

Le processus de nettoyage et de stérilisation  a obtenu une certification AFAQ en 2000, ainsi qu’un agrément sur le marché sous le N° MM08124594; y sont joints les résultats analytiques des composants  chimiques du produit (voir équivalence nutritionnelle).

Les « vertus » médicales de la consommation de nids dits d'hirondelles sont comme d'habitude nombreuses et extraordinaires; aux dépens des colonies de ces oiseaux qui en font un produit recherché de la pharmacopée chinoise : élixir de longue vie, fortifiant, reconstituant de forces, digestif puissant, éliminateur de fièvre, de grippe, de la toux, bénéfique aux futurs enfants des femmes enceintes, soins d'affections oculaires, etc.…

Peu d’études semblent avoir concerné ce biopolymére complexe, riche en protéines et a priori différent des salives et mucus habituellement produits par les glandes des oiseaux ou d’autres  animaux (glandes salivaires ou autres).

Plus sérieusement, le mucus contenu dans ces nids contient beaucoup d'acides aminés et certaines molécules seraient actives contre le sida.

Cette substance semble unique dans le règne des oiseaux. Il pourrait être intéressant d’étudier d’éventuelles propriétés notamment antibiotiques et virucides de ces nids. On ne peut en effet exclure que la sélection naturelle ait pu favoriser des hirondelles disposant d’un moyen efficace de mieux  protéger leurs petits des pathogènes infectant habituellement les oiseaux. Par ailleurs, on connait d’autres propriétés antibiotiques ou enzymatiques étonnantes des salives et mucus chez d’autres espèces animales, avec des molécules agissant à très faible dose (dont la ptyaline ou amylase qui nous permet de digérer l’amidon). On connait d’autre part des protéines qui conservent des propriétés complexes  à des températures élevées durant de longues heures ( prio pathogène). Le bénéfice pour la santé viendrait peut être des algues ou plantes que les hirondelles agglomèrent à leur salive.
Les scientifiques s'interrogent tout de même sur la raison de la résistance étonnante des oisillons à certains éléments pathogènes présents dans les milieux humides où règnent les moisissures que sont les grottes et à leurs propres fientes.
Malgré ces propriétés, certains pays consommateurs conditionnent l'importation des nids à des contrôles et traitements stricts.

L'aura des nids d'hirondelles en Chine ne date pas d'hier : la dynastie des Tang (618-907), puis des Song et des Ming ont importé à grand frais, notamment de Malaisie, des nids d'hirondelles qui étaient réservés à l'empereur et aux hauts dignitaires (mandarins) pour leur promesse d'une éternelle jeunesse.

Et la gastronomie (notre sujet préféré) dans tout ça ?
Comme souvent dans la cuisine asiatique, les mets les plus chers et les plus prestigieux ne sont pas toujours les plus goûteux, le prix et l'attrait venant d'ailleurs.

La saveur du potage aux nids d'hirondelles provient des aromates et autres ingrédients ajoutés dans la soupe. A décharge, le mucus pourrait être un fixateur ou exhausteur de goût.